Exercice 1: En vous inspirant des exemples vus en classe et joints ci-dessous, dressez un inventaire faisant le portrait de l'écrivain que vous êtes ou voudriez être.
Extrait des ateliers d'écriture de François Bon. Séverine Reymond
« Un ordinateur portable, mon compagnon de tous les instants.
Un écran plat 15 pouces.
Un agenda en cuir ouvert sur la semaine 50.
Deux colonnes d’une dizaine de livres.
Gros livres professionnels, romans primés, livres de poche à peine entamés.
Le dernier numéro du magazine Stratégies.
Un crayon à papier, une gomme usagée.
Un surligneur jaune, un surligneur orange.
Trois blocs de Post-it vierges et multicolores.
Des dizaines de Post-it gribouillés collés de ci-de là.
Une boîte en carton rempli de mouchoirs en papier « ultra doux ».
Un flacon de verre rempli d’huile parfumée au tiaré.
Des bâtons d’encens japonais.
Un bouquet de rose défraichies.
Une lampe de bureau en métal, noire, en forme de balancier, mais que je n’allume jamais.
Une boule rose et molle à écraser entre ces doigts en cas de stress oppressant.
Un petit animal fétiche en céramique, un cochon, souvenir d’une galette des rois déguster il y a deux ans. Souvenir d’un moment émouvant passé en famille. Cadeau du petit dernier, l’ « enfant roi », que je ne vois, malheureusement, pas assez suivant. »
Edouard Levé. Autorportait. POL, 2005. Extraits
Sei Shonagon, Notes de chevet, Gallimard, 1985, Extraits.
CHOSES QUI FONT BATTRE LE CŒUR
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d’encens.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Un bel homme, arrêtant sa voiture, dit quelques mots pour annoncer sa visite.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse, au fond du cœur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.
CHOSES QUI DOIVENT ÊTRE COURTES
Le fil pour coudre quelque chose dont on a besoin tout de suite.
Un piédestal de lampe.
Les cheveux d’une femme de basse condition. Il est bon qu’ils soient gracieusement coupés court.
Ce que dit une jeune fille.
CHOSES QUE L'ON NE PEUT COMPARER
L’été et l’hiver.
La nuit et le jour
La pluie qui tombe et le soleil qui brille
La jeunesse et la vieillesse
Le rire et la colère
Le noir et le blanc.
L’amour et la haine.
La renouée et l’arbre à liège
On n’aime plus une personne, c’est toujours la même, et il vous semble cependant que c’est une autre.
Un écran plat 15 pouces.
Un agenda en cuir ouvert sur la semaine 50.
Deux colonnes d’une dizaine de livres.
Gros livres professionnels, romans primés, livres de poche à peine entamés.
Le dernier numéro du magazine Stratégies.
Un crayon à papier, une gomme usagée.
Un surligneur jaune, un surligneur orange.
Trois blocs de Post-it vierges et multicolores.
Des dizaines de Post-it gribouillés collés de ci-de là.
Une boîte en carton rempli de mouchoirs en papier « ultra doux ».
Un flacon de verre rempli d’huile parfumée au tiaré.
Des bâtons d’encens japonais.
Un bouquet de rose défraichies.
Une lampe de bureau en métal, noire, en forme de balancier, mais que je n’allume jamais.
Une boule rose et molle à écraser entre ces doigts en cas de stress oppressant.
Un petit animal fétiche en céramique, un cochon, souvenir d’une galette des rois déguster il y a deux ans. Souvenir d’un moment émouvant passé en famille. Cadeau du petit dernier, l’ « enfant roi », que je ne vois, malheureusement, pas assez suivant. »
27 Reasons Why I can never be a Writer
Michelle Webster-Hein
1. I own a half-gallon container of Kraft Parmesan.
2. My house is carpeted.
3. I thought the movie Waterworld was really good.
4. I’ve never had an affair.
5. I don’t want to have an affair.
6. Nobody wants to have an affair with me.
7. I can’t seem to stay up past 10 pm.
8. I eat Cheez-Its.
9. And, occasionally, meatloaf.
10. I don’t live in New York City.
11. I don’t want to live in New York City.
12. I lived in rural Michigan until I turned eighteen.
13. Then I moved to Ohio.
14. Then I moved back to Michigan.
15. I like living in Michigan.
16. I want to move back to rural Michigan.
17. So that I can raise some chickens.
18. And maybe a goat.
19. I drive a minivan.
20. I think ZZ Top is catchy.
21. I sometimes exercise to a DVD entitled, Dance, Baby, Dance.
22. I once told someone that George Orwell’s Animal Farm was an analog.
23. I purchase Suave hair products.
24. I’ve read more than one Jodi Picoult novel.
25. I’ve read more than one Maeve Binchy novel.
26. I’ve never read anything by David Foster Wallace.
27. I wasted my entire evening writing this list.
Sei Shonagon, Notes de chevet, Gallimard, 1985, Extraits.
CHOSES QUI FONT BATTRE LE CŒUR
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d’encens.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Un bel homme, arrêtant sa voiture, dit quelques mots pour annoncer sa visite.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse, au fond du cœur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.
CHOSES QUI DOIVENT ÊTRE COURTES
Le fil pour coudre quelque chose dont on a besoin tout de suite.
Un piédestal de lampe.
Les cheveux d’une femme de basse condition. Il est bon qu’ils soient gracieusement coupés court.
Ce que dit une jeune fille.
CHOSES QUE L'ON NE PEUT COMPARER
L’été et l’hiver.
La nuit et le jour
La pluie qui tombe et le soleil qui brille
La jeunesse et la vieillesse
Le rire et la colère
Le noir et le blanc.
L’amour et la haine.
La renouée et l’arbre à liège
On n’aime plus une personne, c’est toujours la même, et il vous semble cependant que c’est une autre.
Georges Perec, Inventaire des lieux où j'ai dormi
"La chambre, fragments d'un travail en cours", in Espèces d'espaces, 1974.
Inventaire des objets ayant appartenu à une femme, Christian Boltanski, 1974
«C'est sans doute parce que l'espace de la chambre fonctionne chez moi comme une madeleine proustienne (sous l'invocation de qui tout ce projet est évidemment placé : il ne voudrait rien être d'autre que le strict développement des paragraphes 6 et 7 du premier chapitre de la première partie (Combray) du premier volume (Du côté de chez Swann) de À la recherche du temps perdu, que j'ai entrepris, depuis plusieurs années déjà, de faire l'inventaire, aussi exhaustif et précis que possible, de tous les Lieux où j'ai dormi. À l'heure actuelle, je n'ai pratiquement pas commencé à les décrire ; par contre, je crois les avoir à peu près tous recensés : il y en a à peu près deux cents (il ne s'en ajoute guère plus d'une demi-douzaine par an : je suis devenu plutôt casanier). Je ne suis pas encore définitivement fixé sur la manière dont je les classerai. Certainement pas par ordre chronologique. Sans doute pas par ordre alphabétique (encore que ce soit le seul ordre dont la pertinence n'a pas à être justifiée). Peut-être selon leur disposition géographique, ce qui accentuerait le côté " guide " de cet ouvrage. Ou bien, plutôt, selon une perspective thématique qui pourrait aboutir à une sorte de typologie des chambres à coucher :
1. Mes chambres
2. Dortoirs et chambrées
3. Chambres amies
4. Chambres d'amis
5. Couchages de fortune (divan, moquette + coussins, tapis, chaise-longue, etc.)
6. Maisons de campagne
7. Villas de location
8. Chambres d'hôtel
a) hôtels miteux, garnis, meublés
b) palaces
9. Conditions inhabituelles : nuits en train, en avion, en voiture ; nuits sur un bateau ; nuits de garde nuits au poste de police ; nuits sous la tente, nuits d'hôpital ; nuits blanches, etc.
Dans un petit nombre de ces chambres, j'ai passé plusieurs mois, plusieurs années ; dans la plupart, je n'ai passé que quelques jours ou quelques heures ; il est peut-être téméraire de ma part de prétendre que je saurai me souvenir de chacune : quel était le motif du papier peint de cette chambre de l'Hôtel du Lion d'Or, à Saint-Chely-d'Apcher (le nom - beaucoup plus surprenant quand il est énoncé que lorsqu'il est écrit - de ce chef-lieu de canton de la Lozère s'était, pour des raisons que j'ignore, ancré dans ma mémoire depuis ma classe de troisième et j'avais beaucoup insisté pour que nous nous y arrêtions) ? Mais c'est évidemment des souvenirs resurgis de ces chambres éphémères que j'attends les plus grandes révélations.»
Robert Filiou, Longs poèmes courts à terminer chez soi, 1984
1. Mes chambres
2. Dortoirs et chambrées
3. Chambres amies
4. Chambres d'amis
5. Couchages de fortune (divan, moquette + coussins, tapis, chaise-longue, etc.)
6. Maisons de campagne
7. Villas de location
8. Chambres d'hôtel
a) hôtels miteux, garnis, meublés
b) palaces
9. Conditions inhabituelles : nuits en train, en avion, en voiture ; nuits sur un bateau ; nuits de garde nuits au poste de police ; nuits sous la tente, nuits d'hôpital ; nuits blanches, etc.
Dans un petit nombre de ces chambres, j'ai passé plusieurs mois, plusieurs années ; dans la plupart, je n'ai passé que quelques jours ou quelques heures ; il est peut-être téméraire de ma part de prétendre que je saurai me souvenir de chacune : quel était le motif du papier peint de cette chambre de l'Hôtel du Lion d'Or, à Saint-Chely-d'Apcher (le nom - beaucoup plus surprenant quand il est énoncé que lorsqu'il est écrit - de ce chef-lieu de canton de la Lozère s'était, pour des raisons que j'ignore, ancré dans ma mémoire depuis ma classe de troisième et j'avais beaucoup insisté pour que nous nous y arrêtions) ? Mais c'est évidemment des souvenirs resurgis de ces chambres éphémères que j'attends les plus grandes révélations.»
Robert Filiou, Longs poèmes courts à terminer chez soi, 1984
Inventaire des objets ayant appartenu à une femme, Christian Boltanski, 1974
L'Inventaire des objets ayant appartenu à une femme de Bois-Colombes est le cinquième projet de cet ordre que Boltanski réalise: «présenter, sans choix de [sa] part, tous les objets appartenant à une personne prise au hasard dans la ville ou le pays où se tient la manifestation». L'énumération des menus objets qui constituent le quotidien d'une personne rend sa vie fragile, voire dérisoire. Une vie, c'est juste ça, quelques vêtements, une plaquette pilules, un parfum, du fil à coudre.












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